2 Avril : Grève contre le choc des savoirs !

Quand

2 avril 2024 
Toute la journée 

Type d’évènement

Non au Choc des savoirs ! En grève le 2 avril et après… !
À POITIERS, À 12h30 devant le rectorat, organisons l’amplification des luttes !

Les pre­miers textes concer­nant la réforme Choc des savoirs ont été publiés le 17 mars. Le Choc des savoirs est un ensemble de mesures impo­sées par Gabriel Attal qui vont à l’encontre du socle idéo­lo­gique de l’école publique : un même droit à l’éducation pour tou·tes et la liberté péda­go­gique des enseignant·es.

La main­mise d’Attal, depuis Matignon, sur le minis­tère de l’Éducation natio­nale est un véri­table déni de démocratie.

Le Choc des savoirs : une politique éducative de tri social contre les classes populaires

La France est poin­tée du doigt par les études inter­na­tio­nales car son école est une des plus inéga­li­taires de l’OCDE. C’est la consé­quence de la casse des poli­tiques sociales : sor­tie des lycées de l’éducation prio­ri­taire, baisse des dota­tions en édu­ca­tion prio­ri­taire, classes sur­char­gées, pénu­rie de per­son­nels médico-​sociaux, casse de la for­ma­tion ini­tiale et continue…

Or plu­tôt que d’agir pour cor­ri­ger les inéga­li­tés, Attal impose des mesures issues de l’école du passé : redou­ble­ment, filia­ri­sa­tion du col­lège, sélec­tion à l’entrée en seconde. Attal revient sur la démo­cra­ti­sa­tion de l’enseignement et veut reve­nir à une école où seul·es les élèves qui réus­sissent le mieux ont accès à une édu­ca­tion de qua­lité et aux études. Les élèves qui ont le plus de dif­fi­cul­tés, et on sait que ce sont les élèves des milieux défa­vo­ri­sés, les élèves allo­phones, les élèves en situa­tion de han­di­cap, n’ont droit qu’au redou­ble­ment, aux groupes de niveau et aux classes de relé­ga­tion dite “prépa-​seconde” pour les pous­ser le plus vite pos­sible hors du sys­tème éducatif.

Le lycée pro­fes­sion­nel est lui aussi dans le viseur du minis­tère avec la modi­fi­ca­tion de la grille horaire qui fait perdre 170h aux élèves en trois ans et désor­ga­nise la fin d’an­née de ter­mi­nale avec un par­cours à la carte orga­nisé sans concertation.

Le Choc des savoirs, c’est la fin du col­lège unique et la sélec­tion à l’entrée du lycée. 

Une liberté pédagogique cadenassée dans les écoles

Dans le pre­mier degré, Attal impose de reve­nir à une pra­tique régu­lière du redou­ble­ment « à l’ancienne » dont l’utilité est loin d’être prou­vée, et de réécrire les pro­grammes avec des objec­tifs annuels ren­for­cés et de contrô­ler davan­tage l’utilisation des manuels.

Les textes concer­nant la label­li­sa­tion des manuels sco­laires en CP et CE1 s’inscrivent dans une logique de capo­ra­li­sa­tion de l’école avec la géné­ra­li­sa­tion des éva­lua­tions natio­nales et l’an­nonce de nou­veaux pro­grammes étri­qués. La poli­tique des savoirs fon­da­men­taux, des éva­lua­tions natio­nales et du “choc des savoirs » dépos­sède les professeur·es des écoles de leur métier et en fait des exécutant·es et non des concepteur·trices de leur ensei­gne­ment. SUD édu­ca­tion rap­pelle son atta­che­ment à la liberté péda­go­gique : ce sont les enseignant·es qui sont les plus à même de choi­sir la méthode et les outils les plus adap­tés à leurs élèves et à leur approche pédagogique.

La généralisation au collège de la politique des savoirs fondamentaux

Blanquer a imposé aux écoles la poli­tique des savoirs fon­da­men­taux. La notion « d’ap­pren­tis­sages fon­da­men­taux » (des acti­vi­tés fon­da­men­tales et trans­ver­sales de haut niveau : résoudre un pro­blème, com­prendre un docu­ment…) a laissé place aux « savoirs fon­da­men­taux » : il ne s’a­git plus de for­mer pro­gres­si­ve­ment à la réa­li­sa­tion d’o­pé­ra­tions cog­ni­tives de pen­sée com­plexe mais d’as­su­rer la maî­trise de savoirs mini­maux : lire, écrire, comp­ter, res­pec­ter autrui, à par­tir de deux dis­ci­plines, le fran­çais et les mathé­ma­tiques. Cette poli­tique a conduit à un appau­vris­se­ment de la for­ma­tion ini­tiale et conti­nue des enseignant·es. Avec les groupes de niveau, Attal géné­ra­lise ce choix au col­lège car les groupes en fran­çais et en mathé­ma­tiques viennent aspi­rer l’heure de tech­no­lo­gie en sixième et les 3h de marge d’autonomie, c’est-à-dire des heures uti­li­sées aussi par les autres disciplines !

Focus sur les groupes de niveau : une mesure inapplicable !

Le minis­tère a reculé sur l’emploi du terme “groupes de niveau” mais ce recul n’est que sym­bo­lique puisque les consignes de tri social res­tent pré­sentes dans les textes. Malgré l’affichage d’une “grande sou­plesse”, le cadre géné­ral imposé par les textes régle­men­taires est trop strict pour per­mettre d’organiser des groupes de besoin. Il s’agit bien d’une casse du groupe classe au pro­fit d’une orga­ni­sa­tion en groupes multi-​classes sur au moins 26 semaines sur les 36 semaines de l’année sco­laire. Cette réforme est une inep­tie péda­go­gique, impo­sée sans moyens pour réduire véri­ta­ble­ment le nombre d’élèves par groupe, et dont la mise en œuvre va lar­ge­ment désor­ga­ni­ser les col­lèges, fra­gi­li­ser les élèves et dégra­der les condi­tions de travail.

Comment se mobiliser ?

→ se réunir en Heure d’Information Syndicale ou en Assemblée Générale avec vos col­lègues pour débattre de la réforme, de ses effets et des moyens de s’y opposer, 

→ rédi­ger des motions pour annon­cer votre refus de mettre en oeuvre la réforme, 

→ refu­ser d’appliquer la réforme en pré­pa­rant des contre pro­po­si­tions de répar­ti­tion des DHG sans les groupes de niveau, en refu­sant de consti­tuer des groupes… 

→ contac­ter SUD édu­ca­tion dans votre dépar­te­ment pour être tenu·e au cou­rant des dates de mobi­li­sa­tion dans votre département. 

Contre le Choc des savoirs, pour l’école publique !