Vacarme au collège, le rectorat fait la sourde oreille.

 

Un précédent article relatait les graves problèmes liés aux travaux effectués au collège Jean Moulin.
N'ayant toujours pas de réponse de la part de la Rectrice, les sections syndicales SUD édcation&recherche et SNES-FSU du collège Jean Moulin de Poitiers ont rédigé le communiqué de presse ci-dessous :

Communiqué de presse
sections syndicales SNES-FSU et SUD-Solidaires du collège Jean Moulin de Poitiers

Des coups de perceuses à moins d'un mètre de la tête des élèves ? Le vacarme des engins de chantier qui couvre la voix des enseignants ? Personnels à bout de nerf ? Bienvenue sur le chantier de rénovation du collège Jean Moulin.

Depuis la rentrée de septembre les travaux sur les façades ont lieu durant le temps de cours des élèves. Et depuis 2 mois c'est dans le bruit des véhicules, des chocs, des perforateurs, des alarmes,des chalumeaux et autres outils bruyants, parfois durant plusieurs heures d'affilée, que les élèves et les enseignants travaillent.

Une situation qui est devenue rapidement insupportable et qui est tout à fait illégale rappellent les syndicats : l'Education Nationale a le devoir légal et moral de protéger la santé des enfants et des personnels.

Dans une vidéo qu'il prend avec son téléphone, Dominique* s'égosille « Voilà, je suis en classe avec mes élèves ! », le son de sa voix recouvert par le vacarme d'une perceuse.

Malgré l'alerte formulée dès la rentrée par les syndicats auprès de la rectrice aucune réponse n'est apportée : c'est le passage en force, le chantier doit continuer !
Sans tenir compte des signalements santé et sécurité au travail qui ont été transférés au CHSCT (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail).

Le 20 octobre lors du CHSCT, l'inspectrice Santé et Sécurité a elle même reconnu que les travaux n'auraient pas dû avoir lieu en présence des élèves.

Mais à ce jour aucune décision n'a été prise. Et depuis la rentrée des vacances de Toussaint les travaux reprennent de plus belle. Il est prévu à la rentrée de janvier la destruction des cloisons du rez de chaussée....  

Malgré les signalements, courriers et plusieurs arrêts maladies, les alertes envoyées au rectorat ne reçoivent aucune réponse. Pourtant le message est clair : La Rectrice, en tant qu'employeur est tenue par son obligation de prévention et de protection de la santé des personnels, et des élèves. Le mépris doit cesser, la loi doit s'appliquer !

*les prénoms des enseignants ont été modifiés.


En complément d'informations , vous trouverez ci-dessous le courrier envoyé à la rectrice le 20 Octobre 2022 :

SOLIDAIRES – UNITAIRES – DÉMOCRATIQUES
SUD Education et Recherche 86
20 rue Blaise Pascal
86000 Poitiers
sudeduc86@gmail.org

 

Syndicat SUD Education et Recherche 86
et Section syndicale du collège Jean Moulin de Poitiers
Poitiers, le 20 octobre 2022

 


à : Madame la Rectrice de l'Académie de Poitiers




Madame,

Nous souhaitons vivement vous alerter sur les conditions de travail et d'apprentissage au collège Jean Moulin, actuellement en travaux. Les travaux qui ont commencé au printemps dernier dans l'aile administrative touchent l'ensemble du bâtiment accueillant les élèves depuis la rentrée de septembre. Dès le jour de la prérentrée nous vous avions écrit au sujet de l'état inacceptable du collège, ainsi que des risques pour la sécurité des élèves, les accès chantier n'étant pas sécurisés.

Mais depuis plus d'un mois et demi ce sont les élèves et les personnels qui travaillent au quotidien dans le vacarme et parfois dans la désorganisation.
Nous avons pu prendre connaissance d'une quinzaine de fiches RSST témoignant des perturbations et de la souffrance qu'occasionnent les nuisances sonores. Certaines de ces fiches sont restées plus d'un mois sans réponse. Le bruit des véhicules, des chocs, des perforateurs, des chalumeaux et autres outils bruyants, parfois durant plusieurs heures d'affilée (quand les personnels gardent la même salle de cours), parfois à quelques dizaines de cm de la tête des élèves (lorsque les ouvriers travaillent sur la façade à la hauteur d'une salle de cours) : tout cela est insupportable et tout simplement illégal.

Deux bâtiments modulaires (« préfabriqués ») font office de salle de classe de remplacement (non équipés à la rentrée). Ils sont en nombre insuffisant pour accueillir les salles de classe touchées par le bruit : lorsqu'une salle de cours est en travaux, toutes les salles voisines (au dessus, au dessous, d'u côté et de l'autre) sont touchées par les nuisances sonores, les vibration, et pourtant les cours y ont bien lieu. Nous tenons à votre disposition les enregistrements sonores et vidéo de ces nuisances.

Les personnels (qui n'ont jamais été consultés sur la mise en œuvre des travaux) alertent depuis plus d'un mois et pourtant rien ne se passe. Les agents de service, en sous effectif depuis plusieurs années, se retrouvent débordés par la charge de travail accentuée par les travaux. Le secrétariat travaille dans un couloir. Les CPE sont entassées dans un bureau minuscule victime d'un dégât des eaux. Le diagnostique technique amiante n'est pas à jour.

Aucune prévention des atteintes à la santé physique et mentale des personnels n'a été mise en œuvre. Et que dire de la situation des enfants ?

Il paraît désormais évident que la stratégie adoptée est de passer en force, mener les travaux au plus vite et au détriment de la santé des élèves et personnels, en espérant sans doute que les nuisances soient oubliées par la suite.

Nous tenons à vous rappeler que cette situation engage directement votre responsabilité.
En vertu de l'article 23 de la loi 83-634, de l'article L 41-21-1 du Code du Travail, et du décret D82-453 -2 vous avez l'obligation d'assurer le respect de la santé et de la sécurité des personnels, qui, eux, n'ont pas d'autre choix que de venir travailler dans ces conditions.
La réglementation vous oblige également à engager des actions de prévention des risques professionnels, des actions d'information et de formation à destination des personnels, et de mettre en place une organisation et des moyens adaptés.

Il est hors de question de jouer la carte de la fatalité. Nous vous demandons de prendre au plus vite vos responsabilités d'employeur afin de faire respecter le cadre légal.

Pouvez-vous nous indiquer les mesures de prévention et qui ont été mises en œuvre à ce jour ?

Quelles réponses allez-vous apporter aux alertes formulées ?

Veuillez agréer, Madame, l'expression de notre attachement au service public de l'Education.

La section syndicale SUD Education et Recherche
du collège Jean Moulin de Poitiers