Blanquer et le poste magique…

Au lendemain des législatives où Jean-Michel Blanquer a été battu, nous apprenions par les médias que le président de l’université Panthéon-Assas avait été saisi d’une demande « exceptionnelle » d'ouverture d'un poste sur mesure pour accueillir l’ancien ministre de l'Education Nationale.

Alors que le taux d’encadrement des étudiant·e·s recule et connaît de grandes inégalités entre disciplines, que le recours à des contrats précaires se multiplie, que nombre de docteur·e·s, jeunes chercheur·se·s, connaissent des années de contrats précaires dans l’attente, à l'issue de moins en moins certaine, d’un poste stable à l’université, que les équipes enseignantes sont obligées de trouver des expédients pour assurer leurs enseignements, le passe-droit dont bénéficie l'ancien ministre sonne comme une claque indécente pour la communauté universitaire. Surtout quand on se remémore la virulence de M. Blanquer à son encontre, alors qu'il l'a quittée il y a 18 ans et qu'il souhaite la rejoindre maintenant que sa carrière politique bat de l'aile - mais la rejoindre là où il l'entend et non dans son université d'origine.

Face à l'intolérable, nous ne pouvons que continuer à réclamer, inlassablement, une politique nationale de création de postes, ouverte à tou·te·s les candidat·e·s, transparente, seule à même de pérenniser un service public de l'enseignement supérieur et de la recherche dans des conditions décentes.